Programme  Poster session 3  abstract 418

Relation entre l’érosion et la diminution des débits vers l’aval au Sahel

Author(s): Luc Descroix(1), Michel Esteves, Stéphane Boubkraoui, Jean Marc Lapetite, Ibrahim Bouzou Moussa, Ibrahim Mamadou, Eric Le Breton, Guillaume Favreau, Bernard Cappelaere, Okechukwu Amogu
(1)LTHE, BP 53, 38 041 Grenoble cedex ; email : descroix@ird.ne; descroix@hmg.inpg.fr adresse actuelle: IRD Niamey, Niger: 00 (227) 20 75 26 10

Keyword(s): érosion actuelle, changements d'usage des sols, infiltration, diminution des débits vers l'aval

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Session: Poster session 3
AbstractLe Sahel connaît actuellement une période d’érosion hydrique et éolienne intense liée aux changements d’

usage des sols ; la végétation naturelle a été presque intégralement remplacée par des zones de cultures, et aussi par

des zones de sol nu crées par cette phase érosive. Ces dernières sont indurées et difficilement cultivables, on les

range dans la catégorie des états de surface en « croûte d’érosion » ; en fait, elles sont souvent récupérables

moyennant un gros travail agronomique. De ce fait, paradoxalement, malgré la baisse de la pluviométrie, on observe

souvent une augmentation des écoulements en zone sahélienne.

L’objectif de cette recherche est démontrer l’

impact hydrologique de cette phase d’érosion, en particulier sur la baisse des écoulements vers l’aval des versants

qui en est résulté.

Pour ce faire, des stations hydrométriques ont été installées, sur deux bassins versants

expérimentaux de l’ordre du km², et en particulier on a installé des stations par deux en amont et en aval de deux

bassins versants afin de mesurer l’évolution des débits d’amont en aval. Par ailleurs, un des versants avait déjà été

équipé et avait fourni des mesures il y a une quinzaine d’années (1991-1993) : étant donné l’évolution des états de

surface entre ces deux dates, on dispose, en plus de différences spatiales, de données concernant une assez longue

période.

On constate de fait une diminution systématique des coefficients d’écoulements vers l’aval et très

souvent aussi une diminution des débits bruts. En effet, l’érosion des bassins amont se traduit par un accroissement

des écoulements dans cette partie, et le départ de gros volumes de sols. Le dépôt de ces éléments en aval et dans le

lit des ravines, accélère l’infiltration de l’eau, ce qui entraîne une diminution très sensible des débits, au profit de la

nappe phréatique. La couverture végétale étant en constante diminution, la part de l’ETP dans le bilan de l’eau

diminue au profit du ruissellement et de l’infiltration profonde.

La phase d’érosion actuelle provoque le dépôt

d’importantes quantités de sable dans les ravines, ce qui accélère l’infiltration de l’eau et provoque une sensible

baisse des débits ; les amas sableux de ces ravines y facilitent l’infiltration, alors qu’elle est rendue très difficile sur le

reste des terroirs par l’induration et l’encroûtement des sols.

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